Convocation de Ketu Kukabango

Ketu Kukabango avait été convoqué pour discuter de ses nouvelles fonctions avec l'Empereur

Prenez ce fauteuil Ketu Kukabango.


Je vous ais convoqué pour parler de plusieurs sujets, votre rôle en tant que chef de tribu en Ngu est très important dans cette période troublée. Je souhaiterais m'assurer que vous n'allez pas me faire le même coup que ce félon de John Ngu.

Ma Garde Impériale me rapporte également que vous avez été vue en compagnie de ma sœur Marie, j'imagine que ce n'était pas pour lui vendre les produits de vos fermes ?

Détendez vous, je lui ais parlé.

Bien que le mot convocation ait une connotation quelque peu grave et impérieuse, Ketu n'était inquiet outre mesure. En effet, il espérait que cette rencontre permettrait de créer un lien de confiance avec l'Empereur. Il s'agissait de la première étape pour rétablir l'honneur de sa tribu. Il s'assit après y avoir été invité.

- Votre Majesté Impériale, la trahison de John Ngu est un véritable malheur pour ma tribu. Beaucoup ne s'identifient pas à cet acte et j'en fais partie. Je sais qu'une enquête a été menée à mon sujet pour vérifier que je n'avais aucun lien avec les félons. Et je sais aussi que celles et ceux qui me suivent aujourd'hui, veulent tourner cette triste page et faire honneur à notre tribu. J'aurais à coeur de servir l'Empire, pour rehabiliter notre réputation et laver la honte que John Ngu a jeté sur nous. Je peux vous l'assurer.

Comme l'Empereur abordait une question plus personnelle, Ketu se raidit quelque peu. En vérité, il n'avait pas de problème à parler de sa vie privée, mais en présence du chef du pays, tout prenait une dimension supérieure, même quand celui-ci ne semblait pas émettre de reproche particulier. D'un caractère franc et direct, Ketu ne se laissa pas démonter :

- Il est vrai que Marie a suscité mon intérêt. Si je peux me permettre, elle a hérité d'un charme et d'une majesté qui ne me laissent pas insensibles. Pour tout vous dire, Majesté, j'aurais aimé pouvoir continuer à la voir afin de mieux la connaître. De ce que nous avons vécu ensemble, pour le moment, je peux dire qu'elle m'a captivé. Pour tout vous dire, je n'ai jamais ressenti cela pour une femme et je ne saurais vous le décrire. Mais j'ai conscience que je vous en demanderai beaucoup. Je ne tiens pas à brûler les étapes et réparer l'image écornée des Ngu passe avant n'importe laquelle de mes considérations personnelles ou sentimentales.

Monsieur Kukabango,

Votre vision pour la tribu Ngu me plait bien. Veuillez excuser ma Garde Impériale pour leur excès de zèle mais ils ont des protocoles. En parlant d'enquête, je suis toujours à la recherche d'Alassane Ngu. Cet homme a risqué sa vie pour tenter une médiation en mon nom. J'espère encore le retrouver un jour, il est l'Imano de Sogol, un homme important. Si vous entendez quelque-chose à son sujet, même insignifiant, n'hésitez pas à me contacter.
Je vous souhaite tout le succès possible dans votre nouvelle charge, vous aurez malheureusement à faire avec la présence des forces armées de la Grande Alliance en Territoire Ngu pour quelque temps encore. C'est nécessaire, évitez que les tensions montent avec la population.

L'Empereur sortit une bouteille de Koutoukou et servit deux verres.

Passons à un sujet plus personnel. Vos éloges envers ma sœur sont plutôt flatteurs, mais il ne s'agit pas du premier homme qui me tient ce genre de propos. Marie a déjà été blessée en amour par un certain prince Delfrous. Il en a subit les conséquences. Rassurez vous. Rien de, comment dire, définitif.
Je n'ai pas à dicter à ma sœur ses fréquentations et vous m'êtes sympathique. Je vous encourage à suivre votre cœur, sincèrement je vous souhaite que du bonheur.
Malgré vos précautions de language, je considère qu'il s'agit d'une demande en mariage.
Mais, en tant qu'Empereur, je vous rappelle qu'aucun membre de la famille Impériale ne contracte une union officielle sans ma bénédiction. Ne faites pas cette erreur.
Laissez moi quelques temps pour régler certains détails. Dans quelques temps, si ma sœur me confirme ses sentiments, nous serons comme des frères.

Bien, il y a un nouvel Imano de Sogol. Le précédant étant porté disparu. Ma sœur Marie semble vous apprécier et consent donc à ce mariage. Vous avez donc ma bénédiction.
Vous pouvez donc vous marier selon cette religion si vous le souhaitez. La famille Impériale, pour des raisons évidentes et anciennes n'imposent pas la religion de la cérémonie mais en exige une.

- Votre Majesté Impériale, je comprends que la Garde ait accompli son devoir et je ne peux l'en blâmer. A moi de faire en sorte qu'elle n'ait plus aucune raison de s'inquiéter et ce dans un délai le plus bref possible. Je suis également inquiet pour Alassane Ngu car il s'agit d'un homme bon et d'un fidèle serviteur de la paix. Je mènerais des recherches approfondies à son sujet, pour savoir ce qu'il advenu de lui. J'espère le retrouver sain et sauf. Mais je ne manquerais pas de partager l'avancée de mes recherches avec vous.

Prenant le verre de Koutoukou, il écouta l'Empereur parler de Marie. L'idée qu'elle ait pu être blessée par un homme, auparavant, l'indignait. Certes, Ketu avait souvent butiné à droite à gauche mais à ce moment là, il était libre de tout engagement. Par conséquent, il n'y avait aucun mal. Marié, il ne verrait plus vraiment les choses sous cet angle. D'autant qu'il n'avait pas un fond mauvais de nature, bien au contraire. Leur entrevue fut suspendue quelques temps. Quand elle reprit, Ketu écouta attentivement. L'Empereur lui accordait sa bénédiction. Cela voulait donc dire que le mariage pourrait être célébré. Il inclina la tête et posa la main sur son pectoral gauche, en signe de respect et de gratitude :

- Nous nous unirons auprès du nouvel Imano de Sogol, Votre Majesté. Je vous remercie de m'accorder votre bénédiction. Je veillerais sur Marie comme sur moi-même. Avec amour et avec respect.